samedi 26 octobre 2013

Mais. Pourquoi des chansons ?

Interlude musical, les amis. La Beulette (toujours elle) m'a dit vouloir en apprendre un peu plus quant à mes choix (très restreints, pour l'instant) de "Bande originale", et je comprends que ce soit un peu intriguant.

Contrairement à mes projets plus récents que j'écris toujours avec un fond musical, voire pour qui je réfléchis activement au background musical (un peu comme s'il s'agissait d'un film : je cherche les morceaux adaptés, dans leur style ou leur rythme, je les organise en fonction de l'ordre des scènes, etc), Porteurs n'a jamais été une histoire particulièrement juke-boxée. La raison première étant que lorsque que je commençais à écrire la première version, j'étais en Seconde, et j'écoutais des choses du genre de Sum41 et The Offsprings. N'allez pas croire, j'assume (je me fais même des rétrospectives collège dans des instants de grande perdition) mais ces chansons sont devenues des évocations de cette période plutôt que des activités que j'avais. Du coup, j'ai jamais associé de chanson au texte au moment de sa conception ou de sa première rédaction, et quand j'ai repris le bébé, j'ai eu un mal fou à trouver chansons à son pied.

Les cinq morceaux qui composent pour le moment la totalité de la BO y ont été placés surtout parce que je les ai écoutés en boucle autour de Noël dernier ; les bizarres mécanismes de ma caboche se sont chargés du reste. Dans cette optique, je pourrais mettre les trois albums d'Arcade Fire, Funeral, Neon Bible et The Suburbs (qui me rappellent aussi la pénible composition de mon rapport de stage, on voit de quoi ma vie était faite à l'époque).

De manière générale, j'ai trouvé qu'Arcade Fire traduisait bien l'idée que je me faisais des immenses banlieues de Talladar (dingue, n'est-il pas, avec un album intitulé The Suburbs). Aucun de leurs morceaux m'est apparu comme très "futuriste" (VNV Nation est là pour ça), donc pas d'hymne de l'hyper-centre ; mais des chansons comme Sprawl II (Mountains beyond mountains) ont tout de suite collé à l'ambiance un peu cracra des quartiers d'origine de Mara.

Pour la chanson de VNV Nation, c'est un mélange entre la simple association d'idées (trop d'écoute à un certain moment), et une métaphore très très capilotractée à base de feu et de flammes (je sais pas si les lecteurs ont remarqué, mais c'est un champ lexical qui revient relativement régulièrement quand je parle d'Heran *siffle*)

Et nous en venons à Kodaline et All I Want. Chanson que j'ai découverte à la radio (chose très rare) pendant que j'étais en stage. RTL2 a rythmé mes looongues journées passées à modéliser un cabinet dentaire sur SketchUp et à peaufiner des montages photos de climatiseurs pour des clients. Cette chanson m'a fait lâcher ma souris pour l'écouter attentivement et j'en suis tombée immédiatement amoureuse. J'ai une "relation" assez compliquée avec elle, parce qu'elle m'évoque des choses très personnelles (en-dehors de l'écriture) autant que Porteurs, puisque je me suis aussi retrouvée à l'écouter en boucle à la même période. Pour ne rien gâcher, certaines paroles collent plutôt bien à certaines choses que je ne mentionnerai pas (mais vous devriez pouvoir saisir l'allusion sans trop de difficultés).

Je ne cherche pas particulièrement à étoffer cette BO. Même dans sa nouvelle version, cette histoire n'est toujours pas très musicale pour moi. Je peux pas dire que je m'imagine un générique de film ou des scènes d'échappées sauvages sur fond de tam-tam. En fait je crois que j'associe plus facilement des chansons à des textes quand je suis dans la phase de conception plutôt que dans la phase de rédaction. Et ce roman étant déjà totalement conçu (même de façon bancale et imparfaite), ça marche pas de la même façon, et c'est peut-être pas un mal (parce que c'est d'un autre côté l'histoire pour laquelle j'ai produit le plus d'illustrations).

Mais pour le fun, je pourrais rajouter ça. Ouais, c'est ça de faire chanter des soldats en sortant de Lincoln, banane.

samedi 12 octobre 2013

Au nom du père (et de la mère, du coup)

Parlons... Prénoms. Prénoms, et noms de famille, et surnoms, parce que vous l'aurez peut-être remarqué en parcourant la catégorie des personnages, c'est tout un art (ou un bordel, à voir) à Talladar.

A la base (dans la version précédente, mais arrête de le répéter systématiquement, tu soules tout le monde) les gens avaient des noms de famille semblables aux nôtres (le nom du père adopté par son épouse et transmis aux enfants), à consonances plutôt anglophones. Pourquoi avoir changé, alors, et surtout : pourquoi je me suis autant emmerdée ?

Eh bien en majeure partie parce que j'ai très peu de chapitres pour présenter Talladar (bon, toute la première partie, certes, mais ça fait toujours qu'une cinquantaine de pages, pendant lesquelles Mara a pas forcément que ça à faire de trimballer le lecteur d'un bout à l'autre du pays pour lui présenter les us et coutumes sans trop en avoir l'air). Du coup je voulais trouver quelques traits distinctifs pour que la nation de Talladar et ses habitants soient clairement différenciés d'habitants de notre monde ou... d'autres habitants. Ouuh, le gros mystère.

Difficile de parler d'accents à travers les mots de Mara pour qui cette façon de parler est normale, donc je peux pas vraiment dire que les talladans ont un air québecois (c'est pas le cas, c'est un exemple. Tabernacle.). Je voulais pas non plus me lancer dans tout un travail sur la langue (je réserve ça à une autre histoire, et on se demande pourquoi je le fais pas pour toutes quand on voit comme c'est chiant...) parce que ça devait rester accessible et pas complexifier la narration pour rien (mission réussie, puisque mes diminutifs perdent tout le monde... faut vraiment que je glisse cette note explicative dans le chapitre 1). Donc je me suis dit, eh, tiens, pourquoi les noms de famille fonctionneraient comme chez nous ?

Je suis partie du principe qu'à Talladar, les systèmes administratifs sont vachement plus efficaces que les nôtres (les talladans n'ont jamais eu envie d'empaler un technicien CAF sur le pied de sa chaise), surtout grâce à la puce dont ils sont équipés. Ça fait office de carte d'identité, passe partout, clefs, carte de paiement, etc. Le système connecte les gens de la même famille, on sait donc qui est le fils de qui, même s'ils n'ont pas le même patronyme.

Du coup, j'en viens à l'explication. Faut savoir que j'ai retravaillé tout le système uniquement parce que "Kilimara", c'était trop long à lire à chaque phrase ; mais je voulais pas non plus lui changer totalement de prénom, parce que je le confesse, je l'aimais bien (même si mon correcteur orthographique s'acharnait à le changer en Kilogramme (sans commentaire) ou en Kilimandjaro). J'ai donc raccourci à "Mara" et j'ai cherché une justification, tout en rallongeant les prénoms trop courts des autres personnages (Heran/Noheran, Nerih/Alneri, Lina/Assalina, Pouette/Pouettounette). J'en suis donc venue à un système de diminutifs variant selon le degré de familiarité :

Kilimara : prénom officiel (sur l'acte de naissance)
Kili : diminutif dit "d'usage", par exemple, sa patronne l'appelle "Kili", qui est moins formel que "Kilimara", sans être familier
Mara : diminutif dit "courant" ou familier. Ses amis l'appellent ainsi, et c'est aussi ainsi que Mara fait référence à elle-même dans la narration
Kara/Kill : surnoms, considérés chez eux comme une marque de très grande proximité (par un membre de la famille, un conjoint, un ami très proche).

Du coup la très grande majorité des prénoms contient beaucoup de syllabes, généralement trois ou quatre. Très rarement deux (comme Timshel) et jamais une.

Concernant les noms de famille, c'est relativement "simple", puisqu'il s'agit de combiner le diminutif d'usage du père à celui de la mère. Comme des fois les associations de syllabes sont un peu foireuses, y'a moyen de s'arranger d'un côté ou de l'autre. Pour Mara, ça donne donc :

Père : Lohanwe + Mère : Nerlleni = Lohan + Ner = Lohanner

Si vous essayez avec Heran, vous pourrez peut-être découvrir quelque chose :p

Question prononciation, y'a rien de très original. Le "an" se prononce "ane", dans le cas de "Lohanwe", le "we" se prononce "wi", dans le cas de "Oslohavn", le "vn" se prononce "veun" (genre heaven. Lol). Le "e" dépend un peu de mes humeurs, je dis par exemple "Hyaline" "Hyaline" (jusque là, tout va bien x'D) et "Muuramane" "Mu/ouramané" (oui bon lui j'admets qu'il me soule, je le prononce jamais deux fois de la même façon. Heureusement que c'est écrit, et surtout que personne ne cite son prénom).

Et maintenant, le jeu, c'est de faire ça avec son propre nom ! En admettant que le diminutif d'usage, c'est la première moitié du prénom (une ou deux syllabes, dans le cas de nos prénoms c'est quand même rare d'avoir 4/5 syllabes). Genre, Bernard + Evelyne = Bern + Eve = Berneve. Danette Berneve, pour vous servir.

(Néné, tu devrais tester, je me souviens que le tien était gratiné x'D)

mardi 1 octobre 2013

V1 VS V6

Joli titre, n'est-il pas ?

Pour débuter ma série d'articles, j'ai décidé d'aller du plus général au plus précis, d'abord parce que j'ai plus de choses à dire sur de vastes sujets, ensuite parce que ça évite les trop gros spoilers. Du coup, je profite des réclamations de la Beulette pour parler un peu de l'évolution de cette histoire entre sa première et sa dernière version puisque, vous l'aurez compris, ce projet a été recyclé un certain nombre de fois...

Je ne reviendrai pas sur le "pourquoi" de ces incessantes corrections. Je peux en revanche expliquer un peu "comment" ce sont fait les choix de ces changements, en particulier depuis la version précédente et l'histoire actuelle.

Du côté des personnages, d'abord. Parce que oui, j'ai fait un sacré ménage dans tout ce joyeux bordel. Jusque là, l'effectif des personnages avait jamais changé malgré plusieurs réécritures, ça me paraissait être un élément établi, trop présent pour être modifié. La structure à laquelle fallait absolument pas toucher. L'embêtant c'est que comme j'ai écrit toute l'histoire au feeling, selon les envies du moment, les personnages ont aussi subi les effets de ma cool-attitude, ce qui a pour conséquence 1) des personnages inutiles et/ou pas crédibles ; 2) des personnages qui n'ont rien à foutre là ; 3) des personnages extrêmement mal exploités. Parfois même les trois à la fois (Anneck, Niden, c'est à vous que je songe pour le tiercé gagnant, paix à vos âmes.)

Y'a quand même fallu attendre l'année dernière pour que je réalise que si, supprimer/arranger/déplacer des personnages, ça se faisait tout aussi bien que pour n'importe quelle scène/lieu/pan d'intrigue. Y'avait pas de raison qu'ils y échappent juste parce que je les aimais bien. Donc, armée de courage, j'ai dressé la liste de tous les bonshommes qui pullulaient d'un bout à l'autre du roman, j'ai noté leur importance dans le récit et j'ai rayé tous ceux qui ont pas été capables de me prouver qu'ils étaient essentiels à l'intrigue. Le côté inquiétant, c'est qu'ils étaient assez nombreux dans la catégorie. Ainsi, nous avons dit adieu à :

- Erena, Kelin et Masha, les trois sœurs aînées de Mara
- Niden, le tonton d'Heran
- Anneck, le fils d'Oslo
- Wang, Xia He, Mei, Fu et Jia, la famille de Levi (rebaptisé Lei)
- Mahina, une Porteuse évadée
- Medea (qui m'a brisé le cœur...) qui avait un rôle primordial, mais qui ne servait qu'à ça, donc son rôle a été transféré à quelqu'un d'autre
- Un nombre conséquent de soldats

D'un autre côté, j'ai dû pas mal retravailler les personnages restants :
- Moan (rebaptisé Timshel), le frère aîné de Mara, qui a pris plus d'importance quand les soeurs ont disparu et quand la mère n'est plus apparue dans l'histoire.
- Hyaline, qui a pris un peu de cervelle et que je me surprends à apprécier de plus en plus
- Le père de Neri et Lina, que j'introduis plus tôt et qui doit rester visible dans le fond
- Yu
- Rom
- Lei, qui change d'histoire puisque sa famille n'est plus présente dans l'action elle-même
- Kalan (rebaptisé Lohanwe), le père de Mara, qui doit... devenir crédible x'D
- Adjah, qui n'est plus barman, eh, progrès

Ça fait de la place, du coup, et j'avoue que je suis un peu plus sereine avec cette galerie de nouveaux personnages qu'avec l'ancienne. Au moins, j'en sème pas aux quatre vents, ils ont tous leur but/leur rôle et leurs interactions avec leurs petits copains sont déjà établies.

Ensuite, si rien n'a fondamentalement changé côté paysage, j'ai pris plus de temps (et de plaisir) à décrire différents endroits de Talladar, à nuancer et à justifier. En fait, beaucoup de lieux ont subi un ravalement de façade (le Palais de Justice, par exemple) pour que l'ensemble soit plus cohérent et moins WTF. Parce que mon principal problème, c'était quand même des scènes aberrantes et des raccourcis atroces qui rendaient le tout très très maladroit. C'est donc ainsi que j'ai supprimé le passage nébuleux de la convocation de Mara au beau milieu de la nuit pour le remplacer par une procédure plus officielle, ainsi que j'ai supprimé le meurtre de sa maman par une bande de soldats pyromanes un peu cons, ainsi que j'ai supprimé la glorieuse scène de leur escapade grâce à Anneck. D'autres monstruosités de ce genre subiront le même traitement, mais je vais pas m'amuser à m'enfoncer en vous les racontant ici, hein...

En fait, peu de choses sont restées les mêmes. Même concernant les personnages principaux, y'a fallu faire des tas d'ajustements, bosser un background inexistant ou redresser tous les morceaux bancals. Dans les faits, j'ai aussi viré un sacré tas de petites improvisations pas forcément très heureuses, comme les fameux pommiers véloces. Je saurais même pas dire aujourd'hui d'où m'est venue l'idée saugrenue de monter ces pauvres arbres sur roulettes et de les lancer à la poursuite de mes personnages qui, s'ils avaient eu un brin de jugeote, se seraient simplement arrêtés pour se claquer les cuisses en éclatant de rire. Ah tiens, si, ça me vient peut-être de Sleepy Hollow. Ouais. Du coup, une fois passé par la grosse meule de mon imagination, ça a donné une belle daube xD L'arbre du Cavalier avait le bon goût de garder ses racines en place, lui, au moins.

J'ai aussi grandement "complexifié" la procédure du transfert d'âmes. Oui parce que jusque là ça tenait plus du rituel vaudou à deux sesterces que de la véritable opération médicale, et ayant été inventé et mise en place par une civilisation très avancée technologiquement, c'était pas très cohérent que ça marche avec une bougie et une incantation (j'exagère à peine).

Mais je crois que globalement, sans entrer dans tous les nombreux détails foireux qui parsèment le récit et que vous ne connaîtrez jamais (mouhahaha), c'est plutôt... de la bouteille, que j'ai acquis entretemps. C'est pourtant pas si loin, la version d'avant, à peine 3/4 ans, mais ça a été 3/4 ans passés en études supérieures, à entrer dans l'âge adulte (enfin, y entrer... par certains aspects) et à comprendre un peu mieux comment le vrai monde fonctionne. J'irais pas jusqu'à dire que j'ai tout fait et tout vu, bien loin de là, mais peut-être que des notions comme la politique ou les actions sociales me parlent plus maintenant qu'à l'époque. C'est certain, même, et d'une façon ou d'une autre ça m'a grandement aidée à mettre le doigt sur tout ce qui était encore enfantin et maladroit dans cette histoire.

Mais ça me garantit pas qu'il y a plus rien de crétin qui se balade... (y'a toujours Heran. Hihi)

(On avait parlé de régularité, n'est-il pas ? Wiwi.)

samedi 14 septembre 2013

Tadam.

Jour fatidique s'il en est, voici l'ouverture officielle. C'est bien connu, je sais pas faire les choses dans l'ordre, donc plutôt que de commencer un blog en même temps que la réécriture, celui-ci débarque un peu en plein n'importe quoi.

J'espère juste que je saurai être régulière. Et intéressante. Too much pressure. Je suis généralement du genre à me laisser déborder et j'ai systématiquement l'impression que ce que je raconte passionne personne (un peu moi la première), donc va falloir que je me creuse la soupière pour pondre des articles constructifs. Du coup, eh, si vous avez des interrogations profondes, des doutes métaphysiques, une curiosité inassouvie à propos de Porteurs, ça pourrait m'aider. Au moins ça me fera des sujets sur lesquels blablater - autre que la pâssionnante genèse des personnages que j'ai l'impression de rabâcher depuis des années.

En attendant la première illumination, je vous laisse vadrouiller par-ci par-là, vous gausser devant les vieilles horreurs de la partie "galerie" (attention, croyez pas que parce que y'a des dessins de bisous qui traînent, lesdits bisous sont toujours d'actualité. Je rappelle quand même qu'entre la première version et la sixième, Mara a perdu trois sœurs et Heran est devenu enfant d'immigrés, les choses changent) et vous émerveiller devant toutes les choses cruciales que je consigne ici.

Have fun, et à la revoyure !